CE SILENCE OUBLIÉ
APPARTENIR À SON CORPS, AU FÉMININ
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02.15.23
Le corps féminin,
appartient à tout le monde
sauf à celle qui l’habite.
Condamné à être un déplacé interne,
vite devenu un domaine public,
ouvert, accessible, à consommer
à disposer de.
Qui dit bien public,
dit forcément appartenance
au champ politique
donc un champ de bataille.
Le voici résigné, non, condamné
à une vie itinérante, où
ce silence oublié devient
un corps décousu, divisé, refoulé.
Appartenir à son corps, au féminin,
est un travail d’excavation,
de rassemblement des fragments
éparpillés.
Être au féminin,
c’est rendre audible tout ce qui
a été réduit au silence dans le discours
phallocentrique.
Photographe et poème de Mariam Armisen