PATINE

LA JEUNE FILLE QUE J’ÉTAIS AUTREFOIS

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.03.03.23


La dissolution  est un égarement,
le genre qui nous implique plus
consciemment dans les processus de la vie
un lâcher-prise simultané
de ce qui n'était pas destiné à être retenu
et l’émergence de tout le reste.
La vie se réjouit.
Un réjouissement qui fait d’un torchon
cette fausse notion de stabilité qui nous
maintient dans la servitude de nos corps aliénés
et fragmentés.
Une dissolution dans cette danse,
régénératrice de la vie.

La jeune fille que j'étais autrefois,
que ma mère avait l'habitude d'appeler
une sorcière
pas un compliment
(pourtant, les mères savent souvent mieux)
de qui elle semblait légèrement effrayée,
insiste vigoureusement à être excaver
cette jeune sorcière.
Un hôte dans un hôte
la vie qui aspire à elle-même
desirant l'indésirable
un tel refus de se contenter de la survie.

J’aurais bien aimé dire que s’ébranler
m’est venu facilement,
que c'était quelque chose de voulu
c’était un coup de massue
sous forme d’un appel téléphonique,
Ton fils est mort.
Je suis morte.
La vie rejaillit des fissures.

Le fils insuffle la vie à la mère
quelle blague cruelle
que peut être la force de la vie
régénératrice,
qui ne laisse d’autre choix
que de lui dire oui.
Une trahison.


Photographe et poème de Mariam Armisen


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